Nom, prénom , âge, profession ?
Je m’appelle Rémi Cardoze alias Wem’s pour la scène. J’ai 23 ans et j’enseigne la natation, même si à l’origine je m’orientais vers une carrière dans la planche à voile.
D’où viens-tu ?
A la base , je suis de Lyon et je suis arrivé à Montpellier il y a déjà quelques années de cela.
Depuis quand fais- tu de la musique ?
J’ai commencé tôt avec du piano classique et du chant choral au conservatoire puis j’ai appris la basse et la batterie en école de musique. Ensuite je me suis intéressé à la MAO en travaillant depuis 8 ou 9 ans avec Fruity Loops puis depuis 1 an avec Live jusqu’à obtenir récemment ma certification Ableton.
Comment es-tu arrivé dans le dub et la musique électronique avec ce parcours plutôt « académique » au départ ?
En effet, au départ j’étais plus rock, rock alternatif influencé par des groupes comme Rage Against The Machine ou les Red Hot Chili Peppers puis on m’a fait découvrir (lyonnais oblige) Le Peuple de ‘Herbe et j’ai tout de suite adoré ce son, entre dub et hip hop et je me suis intéressé à cette scène avec des producteurs comme OBF Soundsystem et bien sûr Panda Dub. Très vite, c’est dans la free party que j’ai trouvé une approche qui me correspondait et j'ai commencé à produire en parallèle du son psytrance / progressive.
Plus précisément, qu’est-ce que tu aimes dans ces styles et la free ?
J’aime cet esprit « Peace and Love », un peu hippy et « roots » qui véhicule de bonnes valeurs humaines : la tolérance, la paix, le respect. Et puis, il y a un pont entre le dub et la techno qui, si elle est née au début des années 80 à Detroit, fut largement influencée par les soundsystems jamaïcains dans la manière de travailler le son et de se produire. Par les expérimentations de King Tubby sur le label Treasure Isle puis par Lee Perry, U Roy et Mad Professor.
Et la free ? Qu’est-ce que tu retrouves là qu’il n’y a pas ailleurs ?
La liberté. La free c’est une culture. Elle offre une respiration. La possibilité à des artistes de se produire en dehors des circuits habituels et commerciaux. Depuis 4 ans et 1/2, on pose du son avec mes potes de La Secte Soudsystem un peu partout dans la région et malgré quelques mésaventures, comme la dernière où la police a saisi tous nos câbles, on a pu tout racheter et on regarde devant. Bon après, on l’avait quand même un peu cherché parce qu’on savait qu’il y avait un arrêté anti-teuf en vigueur mais bon … (rires)
Quels sont tes projets musicaux à venir ? Comment envisages-tu ta carrière ?
Pour l’instant, je ne vis pas de ma musique même si j’aimerais que ce soit le cas. Je me fais quelques cachets et je démarre une activité de professeur de MAO. En attendant, le sport c’est ma vie et je continue mon métier d’enseignant de natation que j’aime beaucoup. Je travaille sur de nouveaux projets tout le temps. De nouvelles dates, de nouveaux events comme au Mas des Lauzières ou au Winter Pandora. Je continue d’enrichir mon live Dub et mes sets Psytrance. L’été prochain on prépare l’Alchimia Festival qui devrait se tenir dans la région. Je suis également référent musique au sein de l’association Luxuriis dans laquelle j’anime des ateliers MAO et je viens de terminer mon EP. Un album de 10 tracks dub devrait sortir en mai avec certainement des parties chantées, ce qui est un peu un nouveau défi pour moi.
Quels sont les projets dont tu es le plus fier et pourquoi ?
Je n’ai pas vraiment de préférence mais il y a un morceau qui a une résonance particulière pour moi. C’est un morceau de psytrance que j’ai appelé Syndrome. Je suis atteint du syndrome de Gilles de La Tourette et dans ce morceau, j’ai incorporé des samples qui font comme des onomatopées, ces tics vocaux caractéristiques de ce trouble. Je l’ai d’ailleurs dédié à mon syndrome et à chaque fois que je l’entends ça me fait quelque chose : comme une victoire sur mon handicap.
Ça fait déjà quelques minutes que nous parlons et je n’ai absolument rien remarqué, peux-tu nous en dire plus ?
En fait quand je suis concentré sur une tâche le trouble s’efface. J’ai aussi beaucoup travaillé sur lui avec des méthodes alternatives comme la TCC qui aide mieux que les traitements médicamenteux et je dois dire aussi que le sport comme la musique m’ont également beaucoup aidé. Quand je suis en live, je suis presque en transe et le syndrome disparaît. Les 2 sont un peu le meilleur des remèdes pour moi.
Qu’est-ce que tu penses de l’ambiance actuelle dans le domaine culturel en pleine pandémie et des restrictions qui le frappe ?
C’est vrai que c’est un peu lourd et en même temps j’ai l’impression qu’on distribue de l’argent pour des trucs qui ne proposent pas forcément de la qualité. Mon Gilles de la Tourette m’ a aussi permis d’avoir beaucoup de recul sur des situations difficiles et je pense qu’il faut faire avec et surtout rester positif.
Ton nouvel EP s’appelle Resurection, peux-tu nous dire pourquoi et qu’est- ce qui a motivé son écriture ?
En fait, c’est tout simple : l’année dernière en janvier 2021 je me suis « je veux mon EP » et je me suis donné un an pour le faire. Puis j’ai eu un accident en faisant du sport et je me suis retrouvé 3 mois à l’arrêt complet en bad total. J’ai malgré cela terminé ma formation Ableton et je me suis accroché pour le finir. De là, Resurection s’est imposé comme titre et la route vers l’infini de la pochette réalisée par Clothilde Fricot Mugnerot (Upac Art.)
Ta vie c’est un peu une histoire de résurrection et de rebond permanent non ?
Oui c’est un peu ça (rires…)
Merci Rémi, le mot de la fin pour tous ceux qui vont lire l’interview ?
Peace and Dub :)
Soundcloud : https://soundcloud.com/wemsct
Instagram : https://www.instagram.com/wem.
Bandcamp : https://wems1.bandcamp.com/
Entretien du 09/01/2022,
Z.H.